Parce que ses tiges souples et rampantes gardent leur feuillage (petit, ovale et de couleur vert foncé) toute l’année, la tradition a tout naturellement associé la petite pervenche à l’idée d’éternité. Au Moyen-Âge, la Vincaminor,autrement appelée la « violette de serpent » ou encore la « violette des sorcières », était employée dans les philtres pour sceller définitivement l’amour dans le cœur de l’être aimé, on en jonchait encore le chemin des jeunes mariés dans les Flandres il n’y a pas si longtemps. Mais c’est assez récemment que l’on a découvert son principal intérêt thérapeutique : elle permet une meilleure irrigation sanguine du cerveau. C’est sans doute pourquoi la petite pervenche est souvent la grande oubliée des jardins médicinaux, alors qu’elle est pourtant si facile à entretenir.
Souvent rencontrée dans les régions tempérées à chaudes de l’Europe, dans les bois ou sur les bords des ruisseaux, cette vivace pousse plutôt en plaine ou en moyenne montagne. Au jardin, elle s’adapte à tous les sols et les jardiniers qui connaissent sa générosité l’emploient comme couvre-sol pour dissimuler un talus à l’ombre ou rien ne pousse. La plante se multiplie au printemps, principalement par marcottage. Mais avec elle tout est permis : bouturage, division de la touffe et semis à la période froide (du mois d’octobre au mois de décembre). Très peu exigeante, la petite pervenche ne demande qu’à être oubliée dans votre jardin. Plantez-la à mi-ombre, dans un terrain plutôt sec. Elle accepte aussi les pots, dans lesquels elle se développe cependant moins rapidement. Cette petite plante ne demande pas non plus d’attention particulière en cas de forte chaleur : il suffit de l’arroser légèrement une fois tous les dix à quinze jours en moyenne. Tous les ans, elle donne des fleurs bleues visibles du mois de février au mois de juin.