PHYTOTHÉRAPIE


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lapacho


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généralités

Le lapacho est un grand arbre (il peut dépasser 30 mètres de hauteur) qui pousse dans la forêt tropicale et subtropicale de l’Amérique du sud. Vous allez le trouver depuis le Mexique jusqu’en Argentine. C’est l’arbre emblème du Paraguay.
C'est un membre de la famille des Bignoniaceae, qui contient aussi la bignone que vous connaissez peut-être.
L’arbre appartient au genre Tabebuia. Il y a plusieurs espèces de Tabebuia qui sont utilisées dans les traditions locales d’Amérique du Sud. Mais l’espèce qui est considérée comme active aujourd’hui, c’est Tabebuia impetiginosa. On utilise parfois le nom Tabebuia avellanedae, qui est synonyme, on parle ici du même arbre.
L’arbre fait de grandes fleurs de couleur rose, vraiment magnifiques, en forme de trompette. Au moment de la floraison on est frappé par cette gigantesque masse de couleur. Les feuilles sont palmées, avec 5 folioles.
Le lapacho a été utilisé pendant plus de 1000 ans par les peuples indigènes du Brésil. Nous avons aussi un long historique du côté de la Bolivie, du Paraguay, de l’Argentine. C’était une plante très utilisée par les Incas.
Les utilisations traditionnelles sont nombreuses, diverses et variées. Je vous en donne quelques-unes : pour les fièvres, la malaria, les brûlures d’estomac, les problèmes urinaires, la syphilis, les infections aux trypanosomes.
On l’utilisait aussi en cataplasme ou compresses pour tout type de problèmes de peau – eczéma, psoriasis, infections fongiques et bactériennes, etc. Cette liste a l’air un peu fouillis à première vue, mais on voit apparaître un profil ici de plante antibactérienne, antivirale et antifongique (propriété qui a été largement confirmée par la suite).

descriptif
  • Nom latin : Tabebuia Impetiginosa
  • Noms communs : Lapacho, Pau d'Arco, Arbre Sacré (Inca)
  • Parties utilisées : L'écorce (aubier)
  • Principes actifs : Les utilisations multiples de Tabebuia Impetiginosa par les différentes populations indigènes sud-américaines au cours des siècles ont attiré l’attention des chercheurs. Ceux-ci ont caractérisé deux molécules à l’origine de la plupart des bienfaits répertoriés : le lapachol et surtout le bêta-lapachone. Comme la vitamine K, ce sont des naphtoquinones, des dérivés de phénols qui ont subi une oxydation. En clair, il s’agit de composés naturels à qui l’oxydation confère des propriétés cytotoxiques, c’est-à-dire dangereuses pour les cellules. Cela explique notamment leur intérêt contre les cellules cancéreuses.
indications & propriétés
  • Antimicrobien & Antibactérien & Antifongique & Antiviral
    Sur certaines souches résistantes aux antibiotiques de Staphyloccocus Aureus (à l’origine d’infections communes chez les humains telles que l’intoxication alimentaire, l’infection urinaire, le panaris ou encore l’endocardite). Ses conséquences peuvent être graves notamment dans le cas d’individus au système immunitaire affaibli. Le lapacho est aussi efficace sur Mycobacterium Tuberculosis ou bacille de Koch, responsable de la tuberculose.
    Sur les champignons Cryptococcus Neodormans (responsable d’infections pulmonaires et de certaines méningites, le plus souvent chez les individus immunodéprimés). Mais aussi sur un grand nombre de champignons de type Candida, responsables des candidoses qui, si elles se soignent bien, peuvent aussi être sérieuses en cas d’immunité affaiblie. La lapacho est aussi efficace sur Aspergillus Fumigatus, l’un des champignons responsables de l’aspergillose, une infection elle aussi souvent opportuniste.
    Des chercheurs ont enfin constaté son activité antivirale sur le virus de l’herpès humain.
  • Système immunitaire
    Lapacho exerce, en sus de ses fonctions anti-inflammatoires, une modulation du système immunitaire. Par exemple, une étude menée sur un petit groupe de personnes a indiqué que l’ingestion de gélules régulait le stress oxydatif produit par les neutrophiles, des cellules immunitaires.
    Dans une autre étude, un extrait de lapacho a également montré un effet de régulation de la prolifération des lymphocytes T.
  • Anti-inflammatoire & Antioxydant
    Concernant la sclérose en plaques, le lapacho présente une action modulatoire vis-à-vis des facteurs d’inflammation.
    Cela se confirme avec une étude in vitro qui montre son efficacité sur les cytokines pro-inflammatoires, les TNF alpha et les interleukines, facteurs inflammatoires impliqués notamment dans les pathologies communes telles que le psoriasis, la polyarthrite rhumatoïde, les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin… Une autre étude montre aussi un effet inhibiteur d’un type de prostaglandines, pour laquelle on retrouve une surexpression notamment en cas d’arthrose. Un effet protecteur du lapacho confirmé dans une étude réalisée in vitro, qui indique que l’extrait diminue la réponse inflammatoire à l’origine de l’arthrose, et protège les chondrocytes, c’est-à-dire les cellules du cartilage. L’action anti-douleur qui accompagne la réduction de l’inflammation contribue donc à le rendre porteur d’espoir en termes thérapeutiques.
  • Cancer
    C’est le bêta-lapachone que l'on étudie en premier lieu pour ses capacités anti-tumorales. On le retrouve dans un cycle biochimique avec une autre naphtoquinone, NQO1 : dans les cancers, celle-ci provoque l’action du bêta-lapachone. Il entraîne plusieurs réactions en chaînes qui conduisent au suicide des cellules cancéreuses. Les chercheurs pensent d’ailleurs que le bêta-lapachone est impliqué dans plusieurs voies différentes menant à la mort des cellules tumorales. Cela en fait par conséquent une molécule particulièrement prometteuse pour la recherche en oncologie.
    Le bêta-lapachone, en plus d’activer la mort cellulaire dans les lignées cancéreuses, a aussi montré d’étonnantes capacités à empêcher certaines tumeurs (colorectales, mélanome) de métastaser dans les poumons. Ces capacités pourraient s’expliquer en effet par la régulation de la transformation des cellules épithéliales en cellules mésenchymateuses. C’est-à-dire qu’elles forment davantage un tissu global qu’un groupe de cellules distinctes. Ce mécanisme rend les cellules invasives et capables de bouger, et c’est l’un des responsables de la métastatisation. Le bêta-lapachone a montré dans ce sens des capacités à empêcher la migration des cellules tumorales du foie, réduisant la possibilité de métastase.
  • Fluidifiant
    Son aubier contient non seulement des tanins, mais également des flavonoïdes, reconnus pour leurs pouvoirs neutralisants des oxydes dans le sang. Le lapacho renferme des coumarines (fluidifiants sanguins) efficaces comme régénérateurs et oxygéants sanguins, revitalisants, hypotenseurs, et contre les céphalées et les faiblesses cardiaques.
précautions
  • Contre-indications
    Il est exclu de prendre du lapacho pour les femmes enceintes ou allaitantes, de même que pour les enfants de moins de 16 ans.
  • Effets indésirables 
    Nausées, vomissements, fluidification du sang, coloration des urines, anémie, troubles de la reproduction.
  • Interactions 
    Si vous avez un traitement anticoagulant, il est formellement déconseillé de prendre du lapacho.